CONTE DU CALENDRIER DE L'AVENT DU 16 DÉCEMBRE

           Il fait froid en cette veille de Noël que les habitants de Québec se demandent si le père Noël va oser venir jusque chez eux : « le temps s’est sévèrement crossé depuis quelques jours ! Il fait bien frette, tout de même ! Y’a tant que brins de neige q’on n’y voit pas plus loin que le bout de son nez.

           Et ce nordais qui souffle, c’est une vraie poudrerie dehors !
Le père Noël ne va pas venir ct’année, je suis prêt à le parier !
- Non, papa. Moi, je suis sûr qu’il viendra, le méchant temps n’arrêtera pas le père Noël, dit le petit Matthieu.
Je suis sûr qu’il viendra, rien ne l’arrêtera !
- Allez, mon Matthieu, il faut le comprendre, le père Noël : c’est pas un temps à mettre le nez dehors ! Et il n’a pas envie d’attraper froid !
- Il est courageux, le père Noël, il ne craint pas les maladies.
- Et sa carriole, t’y as pensé ? Il va jamais réussir à la démarrer. Le gaz va geler à l’intérieur !
- Le père Noël vient en traîneau, ce sont les rennes qui le tirent. Alors, que le gaz gèle, il s’en moque, il n’en a pas besoin !
- Tabarouette, que t’es tocson tout de même ! Ses rennes ne voudront pas venir non plus. Il vont débrayer, ça c’est sûr ! ils préféreront rester bien au chaud dans l’étable !
- Papa, tu dis des folleries ! Ça s’peut pas qu’il ne vienne pas, ça s’peut pas ! Le père Noël viendra, et ses rennes avec lui ! »

           Et Matthieu court s’enfermer dans sa chambre.
« Allez fiston, fais pas la baboune, vient murmurer le papa à la porte de la chambre de son petit garçon. Je te souhaite qu’il vienne, je te le souhaite vraiment. »

           Mais ce soir-là, en se couchant, le petit Matthieu a des doutes plein la tête. Et si le père Noël ne venait pas !
Alors, il se relève et lui adresse ces quelques mots dans la nuit : « Père Noël, je t’en prie, viens ! Je te donne mes alaskas fourrées et mon coat bien épais, quatre chandails, trois paires de bas, mes mitaines préférées, comme ça tu auras bien chaud, tu ne tomberas pas malade, mais viens, s’il te plaît ! »

           Le lendemain matin, Matthieu court au pied du sapin.
Et là, un tas de cadeaux l’attendent et le paquet de vêtements chauds a disparu.
Et Matthieu turlutte : « Ciboire électrique, c’est super ! Le père Noël est venu ! Je t’avais bien dit, je t’avais bien dit !
- Tu avais raison fiston, j’ai été bien niaiseux de croire que le méchant temps arrêterait le père Noël ! »


(Histoire de Claire Renaud)

 

Si vous le désirez vous pouvez envoyer ce conte du Calendrier à vos proches en cliquant sur le logo ci-dessous.  






N°00036029